Dans une paisible contrée, un lac déborda soudain, noyant brutalement les terres qui étaient en contrebas. Ce fut une terrible catastrophe! Des jardins furent emportés, des villages submergés, des hommes précipités dans les eaux grondantes.
Lorsque la décrue s’amorça, les survivants en colère allèrent se plaindre auprès des divinités. Ils furent reçus par celle qui avait en charge le juste équilibre des choses et exposèrent leur requête. La divinité convoqua donc le lac et le somma de se justifier.
– Ce n’est pas ma faute, répondit le lac. La rivière qui m’alimente a brusquement grossi et j’ai soudain gonflé comme une outre.
On convoqua donc la rivière.
– Ce n’est pas ma faute répliqua-t-elle. Les torrents qui se jettent dans mes eaux ont cette année doublé de volume. Comment pouvais-je les retenir?
On convoqua donc les torrents.
– Ce n’est pas notre faute, s’excusèrent-ils. Les neiges des montagnes ont fondu en quelques jours seulement et nous ont grossis comme des fleuves.
On convoqua donc les neiges des montagnes.
– Ce n’est pas notre faute, plaidèrent-elles. D’habitude, les sapins nous retiennent sur les hauteurs, mais cette année les hommes ont coupé tous les arbres à la fin de l’hiver.
Les villageois se firent alors tout petits, s’excusèrent auprès de tout le monde et reprirent leur chemin, songeurs.
– Extrait du livre de Michel Piquemal - Les philo-fables pour la terre, p. 12
Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent jamais responsable.
La blague du blogue
Alexandre a la grippe. Quand le docteur a fini de l'examiner, il lui demande :
« Docteur, je vous promets d'être courageux, alors dites-moi la vérité. Quand dois-je retourner à l'école ? »