Michal et Kental se chamaillaient et cherchaient à savoir lequel d'entre eux écrivait la plus belle musique.
— C'est moi disait Michal, mes mélodies font pleurer les femmes du monde !
— Non, c'est moi ! rétorquait Kental, mes lieds sont plus entraînants qu'une valse viennoise !
— Tu ne saurais pas émouvoir une vache mon pauvre Michal.
— Ah ! Parce que tu crois que tes lieds la feraient danser ?
La dispute allait bon train quand un paysan vint à passer sur le chemin. Il emmenait sa vache aux champs. Les deux musiciens virent là l'occasion de mettre un terme à leur différend.
— Holà paysan ! Verrais-tu un inconvénient à ce que nous jouions pour ta vache ?
— Ma foi, si ça peut vous faire plaisir... Elle ne s'en portera pas plus mal.
Michal dégourdit ses doigts, accorda sa balalaïka et joua la plus belle mélodie slave jamais entendue par une vache... sans résultat : la bête rumina et ne bougea pas une oreille. Michal, vexé, passa la main à son rival qui ne fit pas mieux. Le lied enfiévré ne parvint même pas à faire lever une patte au bovin.
— C'est peine perdue. Ta vache n'a pas l'oreille musicale, reprocha Michal au paysan.
— Dame ! C'est que vous lui cassez les oreilles, répondit le paysan. Si vous consentez à me prêter votre instrument, je saurai, moi, lui jouer une ritournelle. Intrigués, Michal et Kental cédèrent la balalaïka.
Le paysan fit de son mieux pour imiter le vrombissement des mouches et le meuglement des petits veaux. Aussitôt la vache dressa l'oreille, balança sa queue et s'approcha du musicien pour écouter jusqu'au bout cette musique qui, enfin, lui parlait.
(c) 2005, Club Positif
Si vous avez parfois du mal à communiquer avec vos semblables, c'est peut-être parce que, comme Michal et Kental, vous ne leur jouez pas la musique qu'ils savent entendre. Il ne s'agit pas de flatter votre interlocuteur, mais de lui parler avec des mots qu'il comprend, sans lui imposer votre discours, sans essayer de l'étourdir avec des phrases trop complexes.
La blague du blogue
Une préposée ne parvenait pas à convaincre un vieillard acariâtre qu'il était l'heure de se mettre au lit. Elle alla demander de l'aide à la religieuse qui travaillait avec elle. Celle-ci entra avec autorité dans la chambre du contestataire.
« Eh bien, monsieur Jones, lui dit-elle, si nous allions nous coucher ?
— Volontiers, ma sœur, répondit le vieil homme, mais je suis sûr qu'on se fera immédiatement pincer. »