Rupture d'un amour. Mort d'un être cher. Cancer. Grave accident de voiture. Cataclysme. Personne n'est à l'abri de l'extrême. L'épreuve survient sans avertir.
Nous possédons tous cependant des ressources insoupçonnées, des forces cachées qui se mobilisent au moment de l'épreuve, qui déclenchent en nous des réactions de survie et nous rendent capables d'affronter le pire, puis de continuer à espérer, parfois même à savourer encore plus pleinement chaque instant de notre existence.
Ces forces cachées, ces réactions de survie, le professeur de psychologie sociale Gustave-Nicolas Fischer les nomme « ressorts invisibles » puisqu'elles nous permettent « de rebondir dans l'épreuve en faisant de l'obstacle un tremplin, de la fragilité une richesse, de la faiblesse une force, des impossibilités un ensemble de possibles », écrit-il dans son livre LE RESSORT INVISIBLE.
Par ailleurs, en nous confrontant à la douleur extrême, l'épreuve permet à la face cachée de notre être de se manifester, révélant toute notre beauté intérieure. Et l'on s'aperçoit que notre échelle de valeurs s'en trouve modifiée, donnant un autre sens à la vie.
Dans le cas d'une grave maladie, par exemple, la fragilisation du corps peut être un tremplin pour apprécier des valeurs qui l'étaient moins auparavant. Cela donne une tout autre philosophie de la vie. Pour sa part, Boris Cyrulnik, souligne dans son livre UN MERVEILLEUX MALHEUR :
« Quand un grain de sable pénètre dans une huître et l'agresse au point que, pour s'en défendre, elle doive sécréter la nacre arrondie, cette réaction de défense donne un bijou dur, brillant et précieux. »
Selon lui, il en va ainsi des humains : passer au travers de l'épreuve solidifie notre résistance tout en soulignant la beauté de notre âme. Nous ne devenons pas invulnérable pour autant, mais les blessures de la vie nous grandissent et nous invitent à vivre plus intensément.
Gustave-Nicolas Fischer, Le ressort invisible, Éditions du Seuil, 1994, 283 pages
Boris Cyrulnik, Un merveilleux malheur, Éditions Odile Jacob, 1999, 238 pages
La blague du blogue
« Oh papa, regarde le joli bateau !
— Ce n'est pas un bateau, c'est un yacht, dit le père.
— Comment ça s'écrit yacht ?
— Tu as raison dit le père... C'est un bateau. »