Il y a de cela bien des années, un vieillard attendait sur le bord d'une rivière, qu'on l'aide à traverser. Après plusieurs jours, il aperçut enfin un groupe de cavaliers. Il laissa passer le premier, le deuxième, le troisième, puis le quatrième sans les interpeller. Enfin, comme il n'en restait plus qu'un, le vieillard le regarda bien en face et lui demanda : « Monsieur, me transporteriez-vous sur l'autre rive? » Sans un moment d'hésitation, le cavalier répondit : « Certainement, mon ami, montez derrière moi! »
Le gentilhomme le mena donc sur l’autre rive, mais avant de le quitter, le cavalier, quelque peu intrigué, ne put se retenir de lui poser cette question :
« Monsieur, je n'ai pu m'empêcher de remarquer que vous avez laissé passer tous les autres, sans même essayer d'attirer leur attention. Pourquoi m'avoir demandé à moi et non pas à eux? »
Le vieillard répondit aussitôt : « J'ai regardé leurs yeux et je n'y ai décelé aucun amour. Je savais que je demanderais en vain. Mais quand j'ai croisé votre regard, j'y ai perçu de la compassion, de l'amour et de la bonne volonté. J'ai su que vous me transporteriez avec plaisir sur l'autre rive. »
Si vous aviez été ce cavalier, le vieillard aurait-il sollicité votre aide pour se rendre sur l'autre rive? (Petites douceurs pour le cœur, p.15)
Je traite avec bonté ceux qui ont la bonté ; je traite avec bonté ceux qui sont sans bonté. Et ainsi gagne la bonté.
Réflexion supplémentaire
En Inde, on raconte l'histoire d'un homme bienveillant et paisible qui allait prier chaque matin dans le Gange.
Un jour, une fois sa prière terminée, il remarqua une araignée venimeuse en train de se débattre dans l'eau et la recueillit dans le creux de sa main pour la transporter vers la rive. Alors qu'il la déposait par terre, celle-ci le piqua. Sans qu'il le sache, toutes ses prières diluèrent le poison.
Le jour suivant, la même chose se produisit. Le troisième jour, le bienveillant homme était de nouveau dans l'eau jusqu'aux genoux. Et bien entendu, l'araignée était là aussi, nageant frénétiquement. Alors que l'homme s'apprêtait de nouveau à la sortir de l'eau, l'araignée dit : « Pourquoi t'obstines-tu à vouloir me sauver? Tu ne vois pas que je te pique chaque fois? Je suis ainsi faite. »
L'homme recueillit tout de même l'araignée dans sa main en lui répondant : « Parce que c'est ainsi que je suis fait. »
Il y a bien des raisons à la bienveillance, mais celle qui nous y pousse naturellement le plus est peut-être le fait spirituel que c'est ainsi que nous sommes faits. C'est comme ça que le cœur de l'être humain continue de battre.
Les araignées piquent. Les loups hurlent. Les fourmis construisent des fourmilières que personne ne voit. Et les humains s'entraident, peu importe les conséquences. Même lorsque les autres piquent... — Extrait de l'ouvrage Le Livre de l'Eveil de Mark Nepo.
Belles histoires, poèmes et pensées
La blague du blog
Deux types en voiture s'arrêtent à un feu rouge. Le passager dit au conducteur :
« C'est vert. »
Pas de réponse.
Le passager répète : « C'est vert. »
Toujours pas de réponse.
Le passager insiste : « Je te dis que c'est vert. »
Le conducteur répond enfin : « Je sais pas moi... une grenouille? »