Heureux ceux qui respectent mes mains décharnées et mes pieds déformés.
Heureux ceux qui conversent avec moi, même si j’ai désormais quelque peine à bien entendre leurs paroles.
Heureux ceux qui comprennent que mes yeux commencent à s'embrumer, et mes idées à s'embrouiller.
Heureux ceux qui gardent le sourire quand ils prennent le temps de bavarder avec moi.
Heureux ceux qui ne me font jamais la remarque suivante : « C'est la troisième fois que vous me racontez cette histoire! »
Heureux ceux qui m'assurent qu'ils m'aiment et que je suis encore bon à quelque chose.
Heureux ceux qui m'aident à vivre l'automne de ma vie... (Petites douceurs pour le cœur, p. 140)
Vieillir, si l'on sait, ce n'est pas tout ce qu'on croit. Ce n'est pas du tout diminuer, mais grandir.
Réflexion supplémentaire
C'était un matin occupé. Vers 8 h 30, une femme d'un grand âge arrive pour faire enlever les points de suture de son pouce. Elle me précise qu'elle est pressée car elle a un rendez-vous à 9 h. Sachant qu'il y avait plus d'une heure d'attente, j'ai pris ses signes vitaux et lui demanda de s'asseoir.
La voyant regarder sans cesse sa montre, j'ai décidé de faire une première évaluation. En jasant avec elle, je lui demande si elle avait un rendez-vous avec un autre médecin. La dame me répondit que non. Elle devait tout simplement aller dans une maison de santé pour déjeuner avec son époux atteint de la maladie d'Alzheimer.
Je lui demande alors s'il serait bien contrarié de son retard. Oh non! me répondit-elle. Il ne sait même plus qui je suis. « Et vous y allez encore tous les matins, même s'il ne sait plus qui vous êtes? »
Elle me sourit en me tapotant la main et dit : « Il ne me reconnaît plus, mais moi, je sais encore qui il est. »
La blague du blog
C'est Toto qui dit à sa maîtresse en lui rendant son carnet de notes :
« Je ne voudrais pas vous faire peur, mais ce week-end, papa m'a dit que si je n'ai pas des meilleures notes sur mon bulletin le mois prochain, y a quelqu'un qui va se prendre un bon coup de pied quelque part... »