On vous a heurté, on vous a blessé ou du moins, vous avez cru l’être. Et votre amour-propre est à vif. Aussitôt vos traits se contractent, vous vous repliez sur vous-même et la muraille d’hostilité se ferme autour de vous.
Pour peu que vous soyez enclin à ce défaut, vous n’avez manqué de remarquer que la bouderie est une arme dangereuse dont un tranchant est tourné contre votre entourage et l’autre tranchant tourné contre vous. En boudant, vous vous retirez du milieu social ou familial, vous vous mettez délibérément en quarantaine.
Pour punir les autres d’un méfait souvent illusoire, vous vous punissez d’abord le premier. Dès que vous avez constaté un froissement et que vous sentez venir la vague de bouderie, ne cédez pas à ce sentiment, car il se fortifie à mesure qu’il est installé.
Faites taire d’office votre amour-propre irrité. Ne le laissez pas proférer une seule syllabe. En imposant d’emblée silence à l’amour-propre, vous coupez les ailes à la bouderie avant qu’elle ait pris essor. Mais si la bouderie est plus forte que vous et vous isole du monde, gardez-vous de l’alimenter par des pensées de dépit.
Prenez aussitôt un livre. Ou plongez-vous sans délai dans quelque travail mental. À peine votre esprit se sera-t-il détourné de l’objet de sa prévention, que molliront les fibres de la rancune. Et vous serez étonné du peu de consistance de vos griefs. Lorsque vous aurez fait cette constatation, n’hésitez pas. Allez aborder votre entourage et faites-lui la surprise d’un visage et ouvert. Les pires champs de glace fondront au contact de votre sourire.
– Source : Georges Barbarin, Le livre de chevet, 1984
Bouderie : une grève de gamins.
La blague du blog
« Tiens, Robert, je t’ai acheté deux chemises pour ton anniversaire : une bleue et une verte !
– Merci, ma chérie… »
Le lendemain…
« Bonjour chérie! Bien dormi ?
– Pourquoi as-tu mis la chemise bleue, Robert, tu n’aimes pas la verte? »