21 SEPTEMBRE : JOURNÉE MONDIALE DE L'ALZHEIMER
Marie chérissait ces moments paisibles où le monde semblait en pause, entre les rythmes du quotidien et les instants suspendus de la vie. Ce matin-là, la sonnerie du téléphone brisa cette sérénité. Lorsqu’elle décrocha et entendit la voix tremblante de son père, une inquiétude sourde s'infiltra en elle. « Marie, il faut que je te dise quelque chose... » À cet instant, Marie sentit une angoisse plus profonde s'installer. Son père venait d'apprendre qu'il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Une nouvelle bouleversante, dévoilant un avenir incertain. Comment affronter la lente érosion de la mémoire ? Comment trouver la force de sourire face à l'oubli imminent ?
Les premières semaines furent difficiles. Marie observait son père, scrutant chaque geste à la recherche des premiers signes du déclin inévitable. Lors d’une promenade, alors qu'ils discutaient, elle fut frappée par la douceur de son regard et la chaleur de ses paroles. Bien qu'il commençât à perdre certains souvenirs, Lucien restait présent, pleinement engagé dans l'instant.
Un soir, alors qu'ils feuilletaient un vieil album photo, Lucien fixa une image d'eux en vacances. Il sourit doucement et dit : « Je ne me souviens plus de cette journée... mais je me souviens de l'amour que j'ai ressenti ce jour-là. » Ces mots résonnèrent comme une révélation pour Marie. La maladie pouvait voler des détails, mais elle ne pouvait effacer l'essence des sentiments et des liens qui les unissaient.
Elle commença à documenter les souvenirs de son père, à capturer les histoires de son passé, les anecdotes qui faisaient de lui l’homme qu’il était. Ensemble, ils créèrent un album de souvenirs, un trésor de moments partagés qui résisteraient à l’épreuve du temps. Chaque page tournée était une victoire contre l’oubli, un rappel que l’amour et les souvenirs sont plus forts que la maladie.
Marie et Lucien apprirent à se concentrer sur ce qui demeurait, plutôt que sur ce qui disparaissait. L'espoir, pour eux, n'était plus une attente vaine, mais une force tranquille qui leur permettait d'avancer malgré l'incertitude, une lumière intérieure illuminant les chemins sombres. Il ne s'agissait pas d'espérer que la maladie recule, mais de croire en la capacité de chaque jour à offrir des moments précieux, des instants de bonheur, et surtout, de l'amour.
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© Nicole Charest